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Se battre.

Hier soir, nous étions aux 400 coups, pour assister à la projection du documentaire "se battre" de Jean-Pierre Duret et Andréa Santari. Cette séance était organisée en partenariat avec le Secours Populaire.

Le film présente les portraits d'hommes et de femmes en difficultés et qui sont à différents titres aidés par le Secours Populaire. Il a été tourné à Givors près de Lyon, zone autrefois industrialisée ; il reste de ce passé une cheminée d'usine (un peu comme à la Manu), des bâtiments vides et beaucoup de misère.

J'ai été émue par cette jeune femme qui se réjouit de voir pousser les légumes qu'elle a plantés au chantier d'insertion horticole où elle travaille et qui éclate de joie quand elle reçoit son salaire de 600 euros..."600 euros, tu te rends compte, je continue et je vais pouvoir reprendre mon fils."

Une autre passe chaque jour, de longs moments au bord du fleuve où elle jette du pain aux canards, aux cygnes et aux ragondins dont un est devenu si familier qu'il se lève devant elle pour attraper sa nourriture. Elle a des problèmes de vue, ne peut plus lire mais ne peut pas changer ses lunettes alors ses loisirs, elle les trouve là près des animaux.

Une autre encore, qui a occupé autrefois des postes importants, s'est retrouvée au chômage mais, à 60 ans continue de postuler sur des postes. Son affection, elle la partage entre son chien et ses chats.

Une mère et son fils vivent dans un petit appartement où sont exposés les trophées du garçon : il est devenu champion de boxe et remporte tous ses combats depuis deux ou trois ans. Il est optimiste sur son avenir bIen que sa mère s'inquiète de l'après boxe et que sa petite amie souhaite aller ailleurs pour faire leur vie.

Les bénévoles du Secours Populaire se démènent pour apporter de l'aide à tous ces gens : épicerie sociale, accompagnement pour les papiers, et même installation de l'électricité dans un squatt où vit une famille de Roms.

Ce film nous a fait rencontrer de belles personnes, elles sont "cabossées" par la vie mais elles gardent la volonté de s'en sortir, elles poursuivent leur dur chemin vers peut-être une amélioration avec dignité : de belles leçons de vie.

Ensuite Mme Raby du Secours Populaire de Châtellerault a présenté les actions de son organisation dans notre ville où comme ailleurs beaucoup de gens ont besoin d'aide. A une remarque d'une spectatrice sur les causes de cette misère grandissante, elle a répondu qu'elle ne traitait pas les causes mais uniquement les conséquences, ce qui est vrai mais a rajouté "pas de politique".

Moi, ce "pas de politique" m'a choquée. Je respecte le boulot que fait le SPF à qui d'ailleurs je fais des dons. Pourtant dans un débat comment ne pas aborder les problèmes de fond ? Comment ne pas faire prendre conscience des causes de cette précarité généralisée, de cette misère grandissante, de cette honte de voir des retraités ne pas avoir de quoi se nourrir ! Parfois, je ne peux m'empêcher de penser qu'on se donne bonne conscience comme ces bonnes dames qui autrefois avaient "leurs pauvres". Un des acteurs du film dit que les associations caritatives sont des "soupapes" qui empêchent de graves explosions, moi je parle de rustines.

Un peu déçue donc, que le débat en soit resté au constat, j'ai été renforcée dans l'idée que le combat politique reste à mener car seul, il pourra apporter des solutions durables à tous les problèmes sociaux évoqués dans le film.

Tag(s) : #Tranches de vie
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