Haro sur les chômeurs.

Tout le monde a en tête, les déclarations de monsieur Rebsamen, ministre du travail : il va demander à Pôle Emploi de renforcer les contrôles sur les chômeurs.

Ce monsieur utilise le mot "chômeurs", n'ignorant pas la connotation péjorative que ce mot peut comporter. Ne sont-ils pas avant tout des "demandeurs d'emplois" ces 5 ou 6 millions de gens inscrites ou non à Pôle Emploi ? A l'entendre on dirait qu'ils sont tous membres d'une même catégorie professionnelle le "chômeur", qu'ils forment une masse uniforme.

Connaît-il seulement un ou deux demandeurs d'emplois ? Met-il quelquefois un visage derrière ces mots ? Pas seulement celui d'une personne venue demander de l'aide dans une quelconque permanence mais un visage avec qui on vit tous les jours !

Moi, je vois cette femme de plus de 50 ans virée de chez Aubade et qui rame entre périodes de chômage et petits boulots sans avenir et attendant une retraite qui recule au gré des réformes ; je vois cette autre, qui, à Châtellerault fabrique des sacs Vuitton, qui ne peut imaginer qu'un seul sac paie son salaire mensuel et qu'on appelle le soir pour le lendemain parce qu'une nouvelle série est mise en fabrication ; une fois le travail terminé, on n'a plus besoin d'elle ...jusqu'à la prochaine fois.

Je vois les travailleurs de Federal Mogul que leur prime supra ou extra légale , je ne sais plus, ne mènera pas bien loin.

Je vois ces jeunes garçons ou filles diplômés qui pendant des mois envoient CV sur CV sans recevoir la plupart du temps de réponse, ne serait-ce qu'un refus poli. J'en connais de ces jeunes, coincés dans leurs villages du châtelleraudais, qui ne peuvent se déplacer, chercher du travail ailleurs faute d'argent.

Jeunes, vieux, hommes, femmes, des fainéants, des profiteurs, comment penser cela ? C'est ignorer la "vraie vie", ignorer la détresse de se retrouver laissé pour compte, la peur, c'est le cas pour les plus âgés, de ne plus trouver d'emploi, et peu à peu, l'isolement, la pauvreté car quoi qu'on en dise Pôle Emploi ne fabrique pas des riches.

Et Pôle Emploi dans tout ça ; à Châtellerault, les gens que je connais, ne se plaignent pas, ils sont bien reçus, et suivis dans la mesure des capacités du personnel. Mais on ne peut pas attendre qu'ils offrent des emplois qu'ils n'ont pas ! Les entreprises jouent-elles toujours le jeu d'ailleurs ?

Monsieur Rebsamen se dit "socialiste" mais je crois qu'il a oublié le vrai sens du mot. Tout le gouvernement aussi d'ailleurs ! J'ai une dent, (enfin, il m'en reste plus d'une) contre tous ces gens qui se disent de gauche mais qui mènent ou soutiennent une politique de droite, qui méprisent le peuple, l'appauvrissent, l'humilient, qui décrédibilisent la politique et ouvrent la porte aux extrêmes-droites qui ont déjà fait tant de mal.