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Le président Hollande s'est déplacé en Méditerranée pour célébrer le soixante dixième anniversaire du débarquement en Provence.

Ce fut une grande cérémonie sur le porte-avions Charles de Gaulle, à laquelle étaient invités des représentants de nombreux pays et en particulier des vétérans originaires d'Afrique du Nord ou subsaharienne qui ont participé à ce débarquement.

Les "indigènes" de l'armée française :

Ces hommes venaient de partout en Afrique : Gabon,Mali, Bénin, Niger, Tunisie, Sénégal, Maroc, Algérie, Djibouti, Guinée. Beaucoup sont tombés lors des combats. Pour donner un exemple, 7000 soldats marocains ont été tués pendant la deuxième guerre mondiale, 30 000 blessés et plus de 18 000 faits prisonniers. 14 000 soldats marocains sont encore vivants. (source : article de Nathalie Funes, Nouvel observateur, 15/08/2014)

Rentrés dans leur pays, ils ont été longtemps ignorés. Leurs pensions ne seront alignées sur celles des anciens combattants français qu'en 2007 après la sortie du film de Rachid Bouchared "Indigènes". Avant, ils touchaient 10 fois moins, autant dire rien.

Ingratitude de la France, reconnaissance tardive même si le chef de l'état dans son discours sur le porte-avion Charles de Gaulle déclare :" C'est du sud que l'Europe doit son salut. Vous les représentants et chefs d'état qui sont venus nous délivrer, je vous affirme que la Fance a une dette envers vous. Une dette historique". Des mots qui cachent mal la triste réalité !

Ces vétérans "indigènes" ont-ils été les seuls oubliés ?

Mon beau-père, vétéran lui aussi, mais "indigène" de notre département de la Vienne a fait 2 ans de service militaire ; il a ensuite été rappelé pour plusieurs "périodes" dans les deux années précédant la guerre. Il a été dans les premiers mobilisés car il appartenait aux services techniques puis fait prisonnier dans les Ardennes. Il n'est revenu qu'en 1945. Il avait droit à une pension .

A l'époque pas de compte en banque, pas de chéquier, il allait donc toucher sa pension à Châtellerault, ce qui lui prenait une demi journée. Un jour, alors qu'il arrivait à la perception, le trésorier lui fit le reproche de n'être pas venu depuis trois ans. "Votre argent vous attend. " A quoi mon beau-père répondit que vu le temps que ça lui prenait de venir toucher une somme aussi dérisoire, il viendrait désormais tous les trois ans. Je ne me souviens plus du montant de la pension mais ce que je sais c'est que mon beau-père n'était pas riche et donc la demi -journée de travail perdue était à ses yeux plus importante.

Voilà, il est mort en 2002, sa jeunesse a été mangée par l'armée et la guerre. Quand il est revenu, il lui a fallu tout recommencer comme des milliers d'autres. Et pour quelle reconnaissance.

Pour finir et pour faire le lien avec le début de mon texte, il nous a souvent raconté avec quelle cruauté les soldats africains étaient traités quand ils étaient fait prisonniers. Il a été témoin de scènes horribles : des soldats africains contraints de creuser le fossé dans lequel ils seraient fusillés.

"Les Indigènes"
Tag(s) : #Politique
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